Suite au rapport des Nations Unies concernant le recrutement forcé des jeunes par des groupes armés dans la province de l’Ituri, le gouverneur militaire, le Lieutenant-Général Luboya N’kashama Johnny, a exhorté la population à se désolidariser de ces « vendeurs d’illusions ». Cette déclaration a été faite par le Lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du gouverneur militaire et de l’armée congolaise en Ituri, lors d’une déclaration le vendredi 10 janvier, qui a été relayée par Netic-News.
« Les jeunes de toutes nos communautés doivent comprendre que l’Ituri est leur patrie, et ils ne peuvent pas s’associer aux ennemis pour détruire la province. Ils doivent réaliser que toutes ces autorités morales sont en train de les tromper. La jeunesse doit savoir que seul celui qui travaille pour le bien de la population peut être un véritable leader. Recruter des jeunes pour les amener dans le camp de l’ennemi afin de déstabiliser le pays est un projet diabolique. Nous invitons donc la jeunesse à se désolidariser de tous les vendeurs d’illusions, peu importe leur statut », a déclaré le Lieutenant Ngongo.
Concernant deux Ituriens qui se sont alliés à la rébellion, dont l’ancien prisonnier de la Cour Pénale Internationale (CPI), Thomas Lubanga, qui dirige actuellement un groupe armé en collaboration avec le M23, le lieutenant Ngongo a exprimé des regrets, soulignant que l’armée congolaise avait tendu la main pour collaborer avec eux.
« Nous avions conseillé à Thomas Lubanga et Kawa Panga Mandro de ne pas s’allier aux ennemis, car c’est le peuple iturien qui souffre. Aujourd’hui, si les experts confirment cela, c’est à la fois une satisfaction pour nous et un regret, car ce sont les Ituriens qui devraient être en première ligne pour rechercher la paix, la stabilité et la sécurité de la province. Malheureusement, ils ont été séduits par les vendeurs d’illusions et tombent maintenant dans leur propre piège », a-t-il ajouté.
Il est important de rappeler que le rapport du groupe d’experts des Nations Unies sur la RDC a également révélé l’exploitation illégale et clandestine de l’or, qui rapporte au moins 140 millions de dollars par an aux groupes armés et aux réseaux criminels.
Selon ce rapport, les groupes armés qui contrôlent certaines parties des sites miniers incluent la Coopérative pour le développement du Congo/Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais (CODECO-URDPC) et le groupe Zaïre/auto-défense des communautés victimes de l’Ituri (Zaïre/ADCVI) dans le territoire de Djugu et une partie de Mahagi, ainsi que la Force patriotique et intégrationniste du Congo (FRPI) et le Mouvement d’autodéfense populaire de l’Ituri (MAPI) dans le territoire d’Irumu.
Bienvenu Musoy