Sous la houlette du secrétariat général à la Santé publique, Hygiène et Prévention, le Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT) a convoqué les parties prenantes, vendredi 7 avril 2023 au siège du secrétariat général à la Santé publique, à Kinshasa/Gombe, un atelier de mise en place du Réseau national multisectoriel de lutte contre les toxicomanies (RNMLCT).
Il s’est agi, à en croire M. Patrice Milambo Kapia, directeur national du PNLCT, d’inviter, par le biais du secrétaire général, toutes les parties prenantes impliquées dans la lutte contre les toxicomanies en vue de mettre en place le réseau national de lutte.
Selon lui, la série de problèmes qu’on rencontre chez le toxicomane qui n’a pas été considéré, dès le départ, comme un malade qui a besoin d’être pris en charge. Et contraire malade, le toxicomane cause beaucoup de dégâts dans l’organisation communautaire. Sa prise en charge ne peut se faire de manière isolée, mais de façon raisonnée et holistique. En réseau, on doit réfléchir pour le prendre en charge. C’est donc tout l’importance du réseau national multisectoriel de lutte contre les toxicomanies.
Après cette étape, il faut formaliser le réseau, réfléchir sur la façon de collaborer, de partager l’information, comment en place une structure de prise en charge, avec tout le monde, comment renforcer la recherche.
Dans tous les Etats, le réseau national contribue favorablement à réduire l’impact de la toxicomanie.
De son côté, Dr Dieudonné Sekela Mwanza, assistant du secrétaire général à la Santé publique, venu représenter son chef à cet atelier, a indiqué que c’était l’occasion d’engager la réflexion sur comment raisonner avec bien des partenaires tant étatiques, de la Société civile que privés sur la problématique de la toxicomanie en RDC.
Pour lui, la lutte contre la toxicomanie est multidimensionnelle et les objectifs sont différents des uns et des autres.
« Nous du secteur de la santé, nous voyons le toxicomane comme un malade, les autres le perçoivent comme un criminel, un contrebandier qui opère la fraude fiscale. Mais, au finish, tout le monde veut lutter contre la toxicomanie, c’est-à-dire l’homme doit arrêter de consommer la drogue, de la commercialiser. Bref, la drogue doit arrêter de circuler dans notre milieu. Il était donc temps de s’inviter mutuellement à conjuguer des efforts ensemble par que le toxicomane s’expose à beaucoup d’aléas qui font qu’il ne soit plus utile à la société parce qu’affaibli par les maladies transmissibles ou non (Vih, hépatites, IST) ; il sera dans les violences et viol. C’est la drogue qui donne aux kuluna l’énergie nécessaire pour opérer. Les incarcérer, c’est bien, mais les prendre en charge afin qu’ils ne retombent plus dans la drogue, c’est la mission du ministère de la Santé », a expliqué Dr Sekela Mwanza.
De cette façon, a-t-il enchaîné, d’autres services étatiques arriveront à mettre fin à la circulation de la drogue et la Société civile à identifier les personnes qui sont au contact avec la drogue en vue de la prise en charge afin qu’elles sortent définitivement de cette dépendance.