Dans un communiqué publié le 17 février 2025, le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme sur une crise nutritionnelle imminente en République démocratique du Congo (RDC). L’organisation estime que 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans ainsi que 3,7 millions de femmes enceintes et allaitantes seront confrontés à une malnutrition aiguë d’ici juin prochain.
Une insécurité persistante compromettant l’accès à l’aide
Le PAM pointe du doigt la situation sécuritaire précaire qui sévit à l’est du pays, entravant l’accès aux stocks alimentaires essentiels destinés aux familles les plus vulnérables. Cette crise, déjà préoccupante, risque de s’aggraver si les tensions persistent.
« Le PAM a temporairement interrompu ses opérations dans les zones de première ligne, mais il prépositionne des ressources en vue d’une reprise rapide dès que les conditions seront favorables », précise le communiqué.
Malgré cette suspension, un personnel essentiel est maintenu sur place afin d’intervenir dès que les conditions sécuritaires et les ressources disponibles le permettront.
Des conflits à l’origine des déplacements de population
Le PAM souligne que les conflits armés sont le principal facteur de déplacement des populations en RDC, une situation qui perdure depuis plusieurs années et qui exacerbe l’insécurité alimentaire.
Des objectifs d’aide entravés par l’insécurité
L’organisation prévoit d’assister 7,1 millions de personnes en 2025 à travers diverses interventions humanitaires. Cependant, depuis janvier, elle n’a pu atteindre que 376 000 bénéficiaires, un chiffre largement en deçà des objectifs fixés, en raison des violences empêchant l’acheminement de l’aide.
De plus, l’intensification des combats entrave les voies d’approvisionnement vers Goma, rendant difficile l’acheminement des denrées alimentaires essentielles. L’absence de flux commerciaux et humanitaires a un impact direct sur le marché local, entraînant une flambée des prix.
Des stocks alimentaires limités et un besoin de financement urgent
Le PAM indique disposer d’environ 4 000 tonnes de nourriture autour de Goma et explore différentes options, notamment des achats locaux et des transferts internes, pour pallier les difficultés d’approvisionnement.
Toutefois, pour maintenir ses opérations en RDC entre février et juillet 2025, l’organisation a besoin de 897 millions de dollars américains. Un financement crucial pour éviter une catastrophe humanitaire majeure.
Rodriguez Kikamba
