L’incertitude plane depuis plusieurs jours sur la participation du président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, au sommet extraordinaire conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), prévu ce samedi en Tanzanie. Les spéculations allaient bon train, mais la situation est désormais clarifiée.
C’est Tina Salama, porte-parole du chef de l’État, qui a confirmé, ce jeudi 6 février 2025, la présence du président Tshisekedi à cette rencontre cruciale axée sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC.
Une rencontre Tshisekedi-Kagame écartée, mais pas exclue
Selon Tina Salama, aucune rencontre directe entre Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, n’est prévue à l’ordre du jour. Toutefois, elle n’exclut pas une évolution possible de la situation au cours des discussions.
« Je peux vous assurer de la participation du président de la République au sommet extraordinaire EAC-SADC ce samedi. Notre position reste claire : nous avons toujours affirmé être ouverts au dialogue et à toute initiative visant à trouver des solutions à la crise dans l’Est du pays. Le président de la République l’a d’ailleurs réitéré lors de son dernier discours à la nation. »
Un sommet aux attentes élevées
Les réunions préparatoires, notamment celles des experts de la SADC, se sont déjà tenues en Tanzanie, avec la participation des représentants congolais. En revanche, peu d’informations circulent sur la préparation du côté de l’EAC, souligne la porte-parole.
Concernant les attentes de Kinshasa, Tina Salama insiste sur plusieurs points majeurs :
« Comme toujours, nous attendons de ce sommet une condamnation ferme du Rwanda pour violation du territoire congolais et non-respect de la souveraineté de la RDC. Nous réclamons également un cessez-le-feu formel ainsi que le retrait immédiat de toutes les forces militaires étrangères non invitées en RDC, en particulier celles du Rwanda et des ADF, qui occupent actuellement Goma. »
Urgence humanitaire et rétablissement des services de base
Outre les enjeux sécuritaires, la RDC plaide également pour la réouverture de l’aéroport de Goma, indispensable à l’acheminement de l’aide humanitaire. La restauration des principales voies d’approvisionnement et des infrastructures vitales, notamment l’accès à l’eau et à l’électricité, figure aussi parmi les revendications congolaises.
Enfin, Kinshasa dénonce les actes de pillage orchestrés par les forces étrangères et les groupes armés :
« Des biens appartenant à l’État ainsi que des biens privés, notamment des véhicules, sont pillés et transférés quotidiennement au Rwanda. Cette situation est inacceptable et doit être stoppée immédiatement », martèle Tina Salama.
Le sommet de ce samedi s’annonce donc décisif pour l’avenir sécuritaire et humanitaire de l’Est de la RDC, où la population continue de subir les conséquences des violences armées.
Rodriguez Kikamba