Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a annoncé, lors de sa réunion du 13 janvier 2025, la suspension temporaire de la chaîne de télévision Al Jazeera sur toute l’étendue du territoire national pour une durée de 90 jours. Cette décision fait suite à la diffusion, le 1er janvier 2025, d’une interview controversée réalisée par Madame Bojana Coulibaly avec Bertrand Bisimwa, leader du mouvement terroriste M23.
Selon le CSAC, cette interview non contradictoire constitue une apologie du terrorisme et une incitation à la rébellion contre les institutions de la République démocratique du Congo (RDC). Le contenu de l’entretien est également accusé de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité nationale.
Des accusations graves contre Al Jazeera
Dans son rapport circonstanciel, le Centre de Monitoring des Médias Congolais du CSAC dénonce une campagne subversive visant à déstabiliser les institutions de l’État. L’interview en question aurait été menée sans recoupement des sources, ce qui, selon le CSAC, viole les lois encadrant la communication en RDC, notamment celles relatives à la liberté de presse et à l’exercice de la radiodiffusion.
L’acte signé par le bureau du CSAC précise que cette décision vise à rappeler le respect des textes légaux en matière de communication et à prévenir toute atteinte à la stabilité nationale.
Une mise en œuvre immédiate
En vertu de cet acte, les Directeurs Généraux des sociétés de télédistribution opérant en RDC sont tenus de suspendre la diffusion d’Al Jazeera. Le Procureur Général près le Conseil d’État ainsi que le Directeur Général du RENATELSAT sont également appelés à veiller à l’exécution stricte de cette mesure.
Le CSAC insiste sur l’urgence et la nécessité de maintenir la sécurité publique face à ce qu’il qualifie de « propagande médiatique en faveur d’un mouvement terroriste ».
Une polémique qui divise
Cette suspension suscite d’ores et déjà des réactions variées. Certains acteurs de la société civile saluent cette décision comme un acte de fermeté face à des contenus jugés subversifs. D’autres, en revanche, y voient une atteinte à la liberté de la presse et appellent à un débat sur les responsabilités des médias dans la couverture des conflits sensibles.
En attente de suites judiciaires
Alors que cette mesure entre en vigueur immédiatement, l’avenir des relations entre la RDC et Al Jazeera reste incertain. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines réactions des organisations de défense de la liberté de presse et des partenaires internationaux de la RDC.
Le CSAC réaffirme son engagement à réguler les médias conformément aux lois nationales tout en préservant l’ordre public et la sécurité nationale.
Gilbert Ngonga