Le parti présidentiel, Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) traverse depuis quelques jours une zone de fortes turbulences. Tout serait parti du pamphlet qu’un haut cadre du parti, en l’occurrence, Eteni Longondo, ci-devant ministre honoraire de la Santé, a adressé à l’emblématique secrétaire général, Augustin Kabuya.
Dans sa rhétorique, le pamphlétaire s’arme de tout son courage pour descendre de son piédestal le tout puissant secrétaire général chuchotant à l’oreille de l’autorité suprême. Et depuis, des langues se sont déliées pour étaler au grand jour les lacunes qui caractérisent la gestion du parti sous Kabuya. Mauvaise gestion, clientélisme, tribalisme, confiscation du parti et tutti quanti. Tout y passe.
Des militants plus zélés passent même à la vitesse supérieure, allant jusqu’à sceller le siège du parti cher à Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui, certainement, se retourne dans sa tombe au regard des soubresauts que traverse le parti.
Dans ce vent de révolte contre la direction d’un parti qui va à vau-l’eau, plusieurs fédérations de la capitale, de l’arrière-pays et de l’étranger ont retiré leur confiance au secrétaire général Augustin Kabuya qui n’a d’issue que la porte de sortie, à en croire, le professeur Paul Tshilumbu, député national, intervenant sur le plateau de Bosolo na Politik .
« Si j’ai un conseil à prodiguer à Augustin Kabuya et s’il aime le parti comme il le prétend, parce que le parti lui a tout donné, il doit rendre le tablier. Nous savons que ça commence comme ça », a averti le député.
A y observer de plus près, c’est cela qu’on tient comme évidence au regard de la tournure que prennent les événements au sein de l’UDPS. Augustin Kabuya ne tient plus convenablement le gouvernail du bateau UDPS. Il doit donc savoir lier les signes de temps, lever la main pour laisser qu’un autre timonier plus lucide, prenne les commandes pour conduire à bon port le navire UDPS, en prévision de l’échéance 2028.
C’est d’ailleurs le credo de Paul Tshilumbu qui est allé jusqu’à conseiller à Kabuya de ne pas s’accrocher aux Statuts du parti violés depuis sa désignation alambiquée en tant que secrétaire général du parti par Jean-Marc Kabund, alors président ai du parti. En violation de ces mêmes statuts.
La réalité est que Kabuya est bien conscient qu’il lui faille démissionner face à ce désaveu général. Sinon, avec qui il va diriger ce parti qui a réalisé, pour la première fois de son histoire, un score flatteur aux dernières législatives nationales et provinciales.
Pour ne pas subir le même sort que tous les autres partis après avoir exercé le pouvoir d’Etat, Augustin Kabuya doit permettre qu’un débat de fond soit engagé au sein de l’UDPS, afin qu’elle demeure cette grosse machine qu’elle fait preuve en décembre 2023, sinon ses plénipotentiaires n’auront que leurs yeux pour pleurer en 2028.
Gauthier Sey
