Le jeudi 19 décembre dernier, alors que la progression rapide du M23 se poursuivait au Nord-Kivu, dans l’est du pays, le président Félix Tshisekedi a procédé à un remaniement stratégique au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). En plus de l’état-major général et des zones de défense, le chef de l’État a également procédé à un ménage au sein des services de renseignement militaires.
Ainsi, en remplacement de Christian Ndaywel, un homme de poigne, réputé pour sa rigueur dans le traitement de certains dossiers, notamment ceux liés aux acteurs politiques de l’opposition, Félix Tshisekedi a nommé le général-major Makombo Jean Roger à la tête de l’ex-Direction des renseignements militaires et aériens (DMIAP).
À travers ce changement, le président congolais visait non seulement à humaniser l’ex-DMIAP, mais aussi à la rendre plus efficace et productive, dans le but de servir davantage les intérêts de la République.
Des signes préoccupants en moins d’un mois
Moins d’un mois après sa nomination, le général-major Makombo Jean Roger se retrouve déjà sous le feu des critiques. Selon un document consulté par Afrikarabia, des officiers supérieurs des FARDC, notamment au sein des services de renseignements, ont adressé une lettre au président Tshisekedi pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un népotisme au sein du cabinet du nouveau chef des renseignements militaires.
Dans cette lettre, les plaignants soulignent la nomination par le général Makombo de son fils, de sa fille et de son cousin au sein de son cabinet, malgré l’absence d’expérience ou de formation de ces derniers dans le domaine hautement stratégique des renseignements militaires. Ces officiers ont également alerté le chef d’état-major général et le chef de la Maison militaire, estimant que ce phénomène constitue une première au sein des FARDC.
Rester confiant mais prudent
Comme le dit l’adage, l’arbre se reconnaît à ses fruits. Les officiers des FARDC expriment des inquiétudes légitimes quant à cette nomination jugée népotique, notamment en raison de la sensibilité des missions des services de renseignement. Cependant, comme le souligne un analyste, « le général Makombo devra être jugé sur les résultats ».
Les services de renseignements militaires jouent un rôle stratégique dans un État, en particulier dans un contexte aussi tendu où la République démocratique du Congo fait face à des défis sécuritaires majeurs, dont l’agression rwandaise. Le président Félix Tshisekedi, qui a initié ces changements au sein des services de renseignement, espère des résultats tangibles et attend surtout du nouveau patron de l’ex-DMIAP un rendement amélioré et un engagement accru.
Face à la montée des critiques, le général Makombo se trouve dans l’obligation de répondre aux attentes, sous peine de voir sa gestion comparée défavorablement à celle de ses prédécesseurs.
Charles Mapinduzi