Une conférence de presse organisée mercredi 12 mars au Press Club Brussels Europe a mis en lumière une affaire aux allures de persécution politique : le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) offre une prime de 4 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation des journalistes Péro Luwara et Irénge Baelenge.
Les deux professionnels des médias, actuellement en exil en Europe, sont sous le coup d’un mandat de recherche lancé par Kinshasa, une initiative que leurs avocats dénoncent comme une chasse à l’homme internationale dirigée contre la presse indépendante.
Pour les avocats des journalistes, Me Hervé Diakese (Barreau de Matadi et de Paris) et Me Alexis Deswaef (Barreau de Bruxelles), cette mise à prix marque une dérive autoritaire grave. Ils estiment que la RDC agit en totale contradiction avec les principes démocratiques en persécutant des journalistes bénéficiant de la protection d’États européens.
« Péro Luwara et Irénge Baelenge ont fait leur travail en informant le public. Aujourd’hui, ils sont traqués comme des criminels. Cette situation est inacceptable dans un État de droit », a déclaré Me Deswaef.
De son côté, Me Diakese a dénoncé un climat de répression grandissant en RDC, où la presse subit des pressions croissantes. « Nous assistons à une tentative d’intimidation qui dépasse les frontières congolaises. Poursuivre des journalistes à l’étranger avec une récompense colossale met directement leur vie en danger », a-t-il alerté.
Face à cette situation, les défenseurs des journalistes appellent l’Union européenne, les Nations unies et les organisations de défense des droits humains à intervenir. Selon eux, la communauté internationale ne peut pas rester silencieuse face à un État qui réprime ses propres journalistes tout en demandant l’appui des pays où ces derniers ont trouvé refuge.
La conférence de presse, retransmise en direct sur le site du Press Club Brussels Europe, a suscité de nombreuses réactions parmi les défenseurs de la liberté d’expression. Des organisations comme Reporters sans frontières (RSF) et Amnesty International ont déjà exprimé leur inquiétude face à cette escalade.
Christian Ntole
