La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une période de tension extrême alors que des manifestants en colère ont attaqué plusieurs ambassades étrangères à Kinshasa le 28 janvier. Ces violences font suite à l’avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, qui ont récemment pris le contrôle de Goma. Face à cette situation, le gouvernement congolais, par la voix du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a ce mercredi 29 janvier fermement condamné ces actes et promis des poursuites judiciaires contre leurs auteurs.
Des attaques contre les missions diplomatiques
Les manifestations ont dégénéré en actes de vandalisme visant les ambassades de plusieurs pays, notamment la France, les États-Unis, la Belgique et le Rwanda. Des bâtiments diplomatiques ont été endommagés, des biens pillés et certains édifices incendiés. En réaction, le gouvernement a déployé des forces de sécurité pour protéger ces missions et ramener le calme dans la capitale.
« Les auteurs de ces actes seront recherchés, appréhendés par la police et traduits en justice », a assuré Jacquemain Shabani, soulignant que des mesures fermes avaient été prises pour garantir la sécurité des ambassades et éviter toute récidive.
Une condamnation sans appel du gouvernement
Le gouvernement congolais a tenu à rappeler son engagement en faveur du respect des institutions et des règles diplomatiques. « Le gouvernement condamne avec véhémence les manifestations violentes sous toutes leurs formes », a insisté le VPM de l’Intérieur. Il a également rappelé que la colère légitime des citoyens face à la situation dans l’est du pays ne devait pas justifier des actions qui fragilisent les relations diplomatiques du pays.
En parallèle, l’exécutif a renouvelé son soutien aux Forces Armées de la RDC (FARDC), qui luttent contre le M23 dans l’est du pays. La prise de Goma par les rebelles a causé une grave crise humanitaire, avec un bilan provisoire de plus de 100 morts, 1 000 blessés et des milliers de déplacés.
Appel au calme et à la mobilisation pacifique
Face aux tensions grandissantes, le gouvernement a lancé un appel au calme. « Nous exhortons la population à exprimer son mécontentement de manière pacifique et à respecter les missions diplomatiques », a déclaré Jacquemain Shabani. Il a également assuré que toutes les dispositions étaient en cours pour restaurer la paix et l’ordre dans le pays.
Dans le même temps, la communauté internationale suit avec préoccupation l’évolution de la crise et appelle à une désescalade du conflit.
Alors que la RDC traverse l’une des phases les plus critiques de son histoire récente, le gouvernement tente de maintenir l’équilibre entre la gestion de la crise sécuritaire à l’est et la préservation de la stabilité dans la capitale. La question reste de savoir si ces appels au calme seront entendus par une population exaspérée par l’insécurité persistante et le jeu trouble de certaines puissances étrangères dans le conflit congolais.
Gilbert Ngonga
