Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a réagi ce mercredi 26 mars 2025 aux accusations du président burundais, Évariste Ndayishimiye, en qualifiant ses déclarations de « malencontreuses ». Dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter), il a rappelé que les autorités militaires et les services de renseignement des deux pays avaient convenu d’une désescalade militaire et verbale.
« Cette déclaration de S.E. le Président du Burundi est malencontreuse, surtout que les autorités militaires et des renseignements des deux pays sont actuellement en discussion, et sont même tombées d’accord sur le besoin d’une désescalade militaire et verbale », a écrit Olivier Nduhungirehe.
Le chef de la diplomatie rwandaise a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la paix avec le Burundi et dans la région des Grands Lacs.
« Le Rwanda va malgré tout continuer son engagement pour la paix avec le Burundi et dans la région des Grands Lacs, tout en espérant un peu de calme et de sérénité dans les propos officiels de l’autre côté de l’Akanyaru », a-t-il ajouté.
Des accusations graves du Burundi contre le Rwanda
Lors d’une interview accordée à BBC Africa, le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a accusé le Rwanda de planifier une attaque contre son pays et de jouer un rôle dans la tentative de coup d’État de 2015 contre son prédécesseur, Pierre Nkurunziza.
« Le Rwanda planifie une attaque contre le Burundi et c’est lui aussi l’auteur du coup d’État de 2015. Il a organisé, recruté, financé et formé les jeunes du camp de Mahama en leur fournissant des armes », a déclaré le chef de l’État burundais le mardi 25 mars 2025.
Le Rwanda, dirigé par Paul Kagame, est régulièrement accusé de soutenir les rebelles du M23/AFC à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ce qui alimente les tensions dans la région des Grands Lacs.
Une crise régionale en toile de fond
Le Burundi et le Rwanda, qui partagent une frontière commune avec la RDC, entretiennent des relations tendues depuis plusieurs années. Bujumbura s’est rapproché de Kinshasa dans son opposition à Kigali. Récemment, les frontières entre le Rwanda et le Burundi ont été fermées à la suite d’informations faisant état de menaces du Rwanda contre le Burundi.
Cette nouvelle escalade diplomatique risque de fragiliser davantage la stabilité dans la région, alors que des efforts sont en cours pour réduire les tensions et éviter un embrasement du conflit.
Blanchi Lungala M.
