La coalition Lamuka a mis plus de 24 heures à réagir à la déclaration d’Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), concernant la révision de la Constitution. Prince Epenge, porte-parole de la coalition, a dénoncé une tentative de détourner l’attention de l’opinion publique de l’échec du régime de Félix Tshisekedi.
Une diversion pour cacher l’échec à l’Est
Dans une interview accordée à Netic-News, Prince Epenge a fustigé les propos de Kabuya, qu’il qualifie de stratégie pour distraire la population congolaise. « La déclaration de Kabuya est un aveu de faiblesse. En réalité, il tente de détourner l’attention des Congolais des véritables problèmes, notamment la situation sécuritaire dans l’Est du pays », a-t-il déclaré. Selon lui, le débat sur la révision constitutionnelle vise à faire oublier « le sang qui coule à l’Est ».
Pour Lamuka, le gouvernement Tshisekedi n’a pas su libérer les territoires de Lubero, Masisi, Rutshuru et les 115 localités sous contrôle des forces de Paul Kagame. « Incapable de gouverner, Tshisekedi tente de distraire la population avec un faux débat sur la Constitution », ajoute Prince Epenge.
Lamuka menace de descendre dans la rue
La coalition Lamuka avertit qu’elle n’acceptera aucune modification de la Constitution. « Si Tshisekedi touche à un seul article de la Constitution, nous mobiliserons le peuple et mettrons fin à ce régime », a prévenu Prince Epenge. Selon lui, Félix Tshisekedi est aujourd’hui aussi impopulaire que l’était Joseph Kabila à la fin de son règne. « Le peuple réclame son départ », a-t-il martelé.
Un dialogue pour préparer le départ de Tshisekedi
Paradoxalement, Lamuka plaide pour un dialogue avec le régime de Félix Tshisekedi, malgré ses critiques virulentes. Selon Prince Epenge, cette démarche vise à préparer le départ du président tout en rétablissant la paix dans l’Est du pays. « Le dialogue doit permettre de restaurer la paix et d’arrêter l’effusion de sang. Il s’agit de sauver la nation », explique-t-il.
Un débat qui divise la nation
Pour Prince Epenge, le débat sur la révision constitutionnelle divise la population congolaise à un moment où l’unité nationale est primordiale. Il estime que ce projet ne fait que renforcer les intérêts du Rwanda, accusé d’agression contre la RDC. « Amener un débat sur la Constitution dans un tel contexte est une tentative de diviser davantage les Congolais, un avantage pour Paul Kagame », a-t-il souligné.
Kabuya menacé de fuir à Brazzaville
Si l’UDPS persiste dans sa volonté de réviser la Constitution, Prince Epenge promet une riposte populaire. « Kabuya sera le premier à traverser le fleuve à pied pour fuir à Brazzaville. Quant à Tshisekedi, il prendra son avion pour Bruxelles », a-t-il ironisé, avant de conclure que le peuple congolais est prêt à se battre « dans les villes, les villages, sur terre, dans les airs et sur les eaux » pour empêcher toute modification constitutionnelle.
Lors d’un meeting le week-end dernier, Augustin Kabuya avait affirmé que la Constitution congolaise actuelle comporte plusieurs lacunes, la qualifiant de texte élaboré par des étrangers. « Sur papier, le mandat présidentiel est de cinq ans, mais en réalité, il ne dure que trois ans. Ces dispositions doivent être revues », avait-il déclaré. Ces propos ont ravivé les tensions au sein de la classe politique congolaise.
Bienvenu Musoy